- Vie communautaire

À l’occasion du lancement de sa Politique d’agriculture urbaine, la Ville de Mont-Royal s’adjoint la collaboration spéciale d’Albert Mondor, horticulteur, biologiste et résident de Mont-Royal. Ses astuces en matière de jardinage sauront lancer les ménages monterois sur la bonne voie dans la création et l’entretien de leur potager, tout au long de la belle saison.
Tomates et poivrons en abondance dans votre potager
Par Albert Mondor, horticulteur et biologiste (albertmondor.com)
Les tomates et les poivrons figurent parmi les plantes les plus cultivées par les agriculteurs urbains. Ces deux plantes potagères font partie d’une même famille de végétaux – les solanacées – particulièrement voraces et exigeant des soins soutenus. Voici quelques conseils pour obtenir des récoltes de tomates et de poivrons abondantes.
Les meilleures tomates du quartier
La meilleure période pour procéder à la plantation des tomates correspond au moment où tout risque de gel est nul, soit vers la fin de mai ou au début de juin dans la grande région de Montréal.
Que vous les ayez produits vous-même à partir de semences ou que vous les ayez achetés dans une jardinerie, n’oubliez pas d’acclimater vos plants à la température extérieure avant de les mettre en terre. Cette période d’endurcissement doit débuter quelques jours avant la plantation. Il suffit de placer les plants à l’extérieur, à l’ombre légère, un peu plus longtemps chaque jour.
Les tomates doivent être cultivées au plein soleil dans un sol très riche, meuble et bien drainé. Au potager, on recommande de planter les tomates dans un mélange composé d’une moitié de terre existante et d’une moitié de compost.
Par contre, si vous souhaitez cultiver vos tomates en contenant, sur votre terrasse ou votre balcon, vous pouvez opter pour un cultivar compact arbustif ou retombant qui produit des petits fruits, comme ‘Chibikko’, ‘Tiny Tim’ et ‘Tumbling Tom’ par exemple, mais sachez que les cultivars de plus grandes dimensions – qu’on qualifie d’indéterminés – peuvent aussi être cultivés dans de grands pots avec succès. Toutefois, il faudra les planter dans de très grands contenants, faisant au minimum 45 cm de diamètre. Que vous les cultiviez en pots ou en pleine terre, n’oubliez pas que les plants de tomates indéterminés doivent être tuteurés puisqu’ils ont l’aspect de vignes.
En pleine terre comme en contenant, ajoutez aussi au terreau trois ou quatre poignées (100 ml) d’un engrais naturel à dégagement lent, riche en azote et en potassium, dont la formulation est proche de 5-3-8.
De plus, le collet et la base de la tige principale de chaque plant peuvent être placés sous le niveau de la surface du sol. En prenant soin de couper les feuilles fixées à la tige principale, vous pouvez même enterrer les deux premiers noeuds. Cette technique garantit un meilleur enracinement et favorise la formation d’un vaste système de racines qui pourra puiser davantage d’eau et d’éléments nutritifs.
Puisqu’elles affectionnent un taux d’humidité constant, vous devez fournir de l’eau régulièrement à vos tomates. Arrosez vos plants deux fois par semaine, trois en période canicule, avec de l’eau tiède. Bien que cela puisse être assez ardu, en arrosant vos plants un à un avec un arrosoir à main vous pouvez leur donner la quantité d’eau exacte, soit environ 5 litres lorsqu’ils sont jeunes, le double lorsqu’ils sont plus âgés et moins de 5 litres au moment de la récolte. De plus, vous arrosez ainsi le terreau sans toucher les feuilles ce qui empêche de provoquer un choc thermique et diminue les risques de propagation de maladies.
En terminant, que faut-il faire avec les gourmands, les tailler ou non ? Sachez tout d’abord que les tomates ne produisent pas de gourmands. Les tiges qui se forment à l’aisselle des feuilles et de la tige principale produisent des fruits si on les laisse pousser, ce ne sont donc pas des gourmands d’un point de vue botanique. Il est plus adéquat d’utiliser le terme tige secondaire pour identifier ce qu’on appelle à tort un gourmand.
Il n’est donc absolument pas nécessaire d’éliminer ces tiges secondaires puisqu’elles produisent des tomates, augmentant ainsi la récolte. Toutefois, si vous tenez à enlever les tiges secondaires cela permettra d’augmenter la grosseur des tomates produites. Vous obtiendrez ainsi moins de tomates et aussi le poids total de la récolte sera inférieur, de plus du tiers dans certains cas.
(Crédit : Josée Latour)